Enfin le départ...

Messages : 30 Date d'inscription : 24/08/2008 Localisation : sur les routes...

Sylvie était à présent remise de ses blessures, il ne restait maintenant que des cicatrices et quelques douleurs mais de nombreuses images allaient la hanter des années encore...

Quand elle se réveilla ce matin là, elle prépara son maigre paquetage et se mit en route sans se retourner, il fesait gris et pluvieux ce qui la rendit encore plus maussade qu'elle ne l'était déjà. Elle quittait enfin la Bretagne pour retrouver sa fille à Semur et tout ses amis.

Elle espérait qu'ils étaient encore tous là, elle espérait aussi que Jack soit encore là afin de pouvoir lui dire aurevoir avant qu'il ne parte en Bretagne. Et Snell... Ca fesait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, il était déjà parti et elle prenait donc la route seule, armée d'un simple baton. Il ne manquerait plus qu'elle se fasse brigander....

Eusaias c'était glissé de nuit sur le chemin entre Avranche et Bayeux, il marcherait à la lumière de la lune. Son sourire affiché sur son visage de pirate, le "Mauvais" ne pensait qu'à la belle Zhaïa. La belle avait accepté ses avances et le Drasnien se mouvait à brides abattues, pressé de retrouver les bras laiteux et doux de la douce Sémuroise. Chemin faisant, l'ancien assassin suscita un peu plus son ouïe, des bruits de pas se faisaient entendre dans les broussailles Normandes. Faran, le vieux rouan marqua de lui-même l'arrêt, bien que têtu comme une mule, la monture du Drasnien savait se modérer quand danger pointait son nez.

Des yeux rusés, un chapeau rond au velour décalé, nul doute c'était bien un breton qui sortait des buissons, faux à la main. Ironie du sort, la guerre avait touché à sa fin, mais pour des raisons de piécettes, l'épée devait être à nouveau tirée. Deux passes d'armes plus tard le breton gisait sur un talus et le "Mauvais" reprenait son chemin.

Il devait rallier Bayeux, pour récupérer Jusoor et ensuite il repasserait par Fougère escorter les derniers soldats bourguignons. L'ex-Bourgmestre de Sémur était de cela, mais elle était de surcroît une amie chère. Le Drasnien contempla une dernière fois la lune, pourvu que le piaf atteigne la petite Bretagne avant que Sylvie décide de partir seule.

Sale temps pour un repenti.

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Elle venait à peine de sortir de Fougères lorsqu'elle aperçu un énorme pigeon voler au dessus de sa tête, ça fesait tellement longtemps qu'on ne lui avait plus écrit qu'elle n'y preta pas plus attention et continua lentement son chemin.

Elle fut donc étonnée quand il vint se poser juste devant elle avec une missive accrochée à sa patte. Sa première idée en voyant ce pigeon si dodu fut de le garder et de le deguster, elle n'en pouvait plus du pain sec des bretons, mais quand elle prit connaissance de la missive qu'il lui amenait un sourire éclaira son doux visage...

C'était Eusaias... Enfin elle avait des nouvelles de son ami, il lui disait qu'il allait arrivé à Fougères pour escorter les derniers Bourguignons présent, et bien voilà il ne lui restait plus qu'à faire demi tour et retourner l'attendre parmis les bouffeurs de galettes.

Elle prit une miche de pain dans sa besace et en donna quelques petits bout au pigeon dodu et profita qu'il se regale pour écrire une missive Eusaias.

Citation :: Très cher Eusaias,

Sache tout d'abord que ta missive m'a réchauffer le coeur eet que tu me trouve au bon moment, et oui je m'étais déjà mise en route toute seule armée de mon baton. Je vais donc faire demi tour et retourner t'attendre à Fougères.

J'espère te voir vite ici car ma Bourgogne me manque cruellement.

Bien à toi,

Ton amie Sylviedelaforet

Elle attacha la missive a la patte de celui qui avait failli être son dîner et le renvoya vers le beau Drasnien.

Voilà la partie la plus délicate de passée, les retrouvailles avec Jusoor. La petite avait pris la mouche un soir où Eusaias se prenait à parler de sa Zhaïa bien aimée. Mauvaise interprétation et forts caractères avaient envenimé les choses.

Qu'importe les deux s'étaient retrouvés dans la bonne humeur. Il s'était même retrouvé à trois. Un filou répondant au nom de Rwandalle avait séduit la blonde sémuroise. Une nuit dans la paille non loin de la blonde, mais tout de même pas trop près, une journée dans un champ voilà le Drasnien près à rejoindre le reste du clan, à quelques jours de cheval.

Bises aux normands, cheveux dans le vent, les trois amis reprenaient la route de la petite Bretagne.

Messages : 4 Date d'inscription : 26/08/2008

Il partait enfin...
Aprés tant de temps passé à penser à ce voyage, le moment était venu de quitter son passé. Quelques au revoirs furtifs, quelques promesses de retour et il s'enfonçait dans la brume normande en suivant sire Eusaias et dame jusoor. pas de regard en arriére, juste une petite pensée pour ce calva qui lui manquerai...
Désormais un cheval entre les jambes il avait l'impression de chevaucher un souffle de vent.
Rwandralle n'avait pas l'habitude de chevaucher mais il n'en laissa rien paraitre.
Il en serai quitte pour un sacré mal de postérieur...

Jusoor, encore juchée sur un de ces animaux tout droit sorti de ces pires cauchemars, rentrait chez elle.
Sa maison, ses amis : Kiss, Shak.... Cette pensée la fit sourire. Puis tout aussitôt un déchirement dans son coeur. Il manquerait quelqu'un à l'appel...
Elle leva la tête et regarda autour d'elle pour effacer cette douloureuse pensée.

Elle vit Eusaias, son maître, fier sur son cheval, qu'elle avait eu plus de plaisir à retrouver qu'elle n'en aurait cru. Elle se sentait déjà un peu chez elle avec lui à ses côtés.

Elle regarda de l'autre côté et vit Rwan. Elle lui sourit.

Rwan le terrible, amateur de nonettes à peine sorties de l'adolescence. Elle l'aimait bien, il ne lui était même, pas indifférent. Mais comme pour les autres, elle avait bien trop peur de le blesser.

Regardant devant elle, elle se demanda ce qu'elle faisait là ? Pourquoi avait-elle voulu rentrer ? Au fond, qu'est-ce qui la maintenait vraiment, ici ou ailleurs ? La Coquine n'était plus, elle le savait.

Messages : 30 Date d'inscription : 24/08/2008 Localisation : sur les routes...

Elle avait passé sa nuit à la belle étoile car elle n'en pouvait plus des auberges Bretonnes, malheureusement cette nuit à l'extérieur dans le climat breton (mais si vous savez il pleut tout le temps, c'est pas moi qui le dit c'est le narrateur... si si!!!) lui avait été fatal pour son pauvre dos.

Elle essaya tant bien que mal de se redresser mais n'y arriva pas. Comment allait elle donc aller chercher du pain pour se nourrir. Elle se mit a réfléchir lorsqu'un individu pointa le bout de son nez non loin d'elle.

"Hé la! L'ami!! Oui ici, regardez moi donc"

L'individu se tourna enfin vers elle, mon dieu qu'il fesait peur, mais pourquoi donc l'avait elle appelé. Il la regarda avec ses yeux globuleux, ses cheveux étaient long et très crasseux et elle était sûr qu'il devait sentir aussi mauvais que la fosse des cochons.

"Heu..." Elle reprit un bon coup sa respiration et se lança "Pourriez vous m'aider et me ramener de quoi me nourrir, ce serait bien aimable à vous, je me trouve coincée ici, mon pauvre dos me fait souffrir."

Le voila qui se rapprochait d'elle, et en plus il lui adressa un sourire, mais quel sourire... Il n'avait plus aucune dents.... A la vue encore plus précise de l'édenté elle n'avait plus faim et commencait même à avoir la nausée.

"Pour sûr ma p'tite dame que j'veux bien vous aider"

Elle le vit plonger ses énormes mains dans sa besace et en sortir une belle miche de pain dorée, le soucis c'est que l'édenté bavait encore plus que sa fille quand elle n'était encore qu'un bébé. Elle accepta à contre-coeur la belle miche et lui adressa un sourire forcé.

L'édenté ne lui demanda rien et reprit son chemin sans même la saluer....

Sylvie espérait que ses amis arrivent bien vite, elle n'allait quand même pas rester calée là pendant des jours!!!

Les fesses massacrées par la selle du vieux rouan, le Drasnien guettait la ville de Fougère qui pointait ses remparts. Le Bourg avait tout connu les derniers temps, mais à la veille de son départ Eusaias avait pu constater sourire que tout le monde avait cessé de camper sur ses positions et que désormais la bonne humeur régnait.

Il passa en tête au post de douane délivrant la missive du bourgmestre Xoff. Le breton lui avait accordé un laisser-passer sur ses terres sans la moindre hésitation. Sans doute un souvenir furtif d'une partie de cartes dans la cave de contrebande en compagnie de Cayusblocus le plus grand buveur de chouchen, Jeanpolc le maire de l'époque, Kandrek de Montfort le plus belliqueux des Bretons, Xoff qui était douanier, Le Comte de Seclin un homme gentil qui fut entraîné dans l'affaire par le "Mauvais" et bien évidement le duo diabolique du moment : Snell L'infâme Borgne et Eusaias dit "le Mauvais".

Les gardes du guets ne bronchèrent pas, les trois voyageurs passèrent. Il prit un peu de repos dans la "taverne du destrier bleu". C'est ici même qu'Eusaias trouva une Sylvie en bien mauvais état. La femme était à moitié avachit sur la table, un regard vide de toute émotion, pas la moindre trace de sourire. "L'oiseau de proie", comme certain l'appelaient, retira son mantel et le passa sur les épaules de la sémuroise, d'une main il lui caressa le visage.

"Je suis là Sylvie, ça va aller, tu n'as plus rien à craindre."

Eusaias accompagna ses paroles d'un sourire qu'il voulait réconfortant.

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"Je suis là Sylvie, ça va aller, tu n'as plus rien à craindre."

Elle ne broncha pas persuadée que s'était encore sa tête qui lui jouait un tour!

Puis lentement la missive reçue la veille lui revint en mémoire. Mais oui!!!! Eusaias!!! Il lui avait dit qu'il arrivait... Elle releva donc la tête du mieux qu'elle pouvait et lorsqu'elle tomba nez à nez avec le drasnien poussa un cri de joie...

"Haaaaaaaaaaaa!!!!! Eusaias... enfin tu es là!!!"

Elle fit son possible pour se lever mais son dos lui rappela tout ce qu'elle venait de traverser et elle ne pu que lui tendre les bras...

Le Drasnien enlaça la sémuroise bien fébrile. Bien que les deux avaient vécu de longues semaines à Fougère ils n'avaient pas eu la chance de se croiser. Il regarda Sylvie dans les yeux pour jauger sa santé. La petite souffrait surtout du mal du pays.

" Sylvie, je suis heureux de te revoir. Tu m'as l'air bien mal en point. Je vais t'aider."

L'oiseau de proie plongea sa main à l'intérieur des poches de son mantel et en sorti des écus. Il lança la poignée de pièces à l'aubergiste.

"Porte-lui prestement du pain, de la viande et du vin. Je réquisitionne ta meilleure chambre. Fais chauffer le lit et fais lui préparer un bain."

Il empoigna les affaires de Sylvie et les lança à l'homme qui jurait dans sa barbe.

"Et porte-lui ses affaires dans sa chambre ! Qu'il manque ne serait ce qu'une poussière à ses affaires et je te jure que je t'ampute les mains !"

Eusaias connaissait fort bien ce genre d'auberge et les taverniers tel que l'hôte. Ces hommes n'hésitaient pas à trancher la gorge de leurs clients pour leur voler quelques menues monnaies.

"T'inquiètes pas ma belle, je vais veiller sur toi."

Le "Mauvais" savait que Sylvie avait besoin de repos, malheureusement le repos allait être court, ils reprendraient la route à l'aube.

Jusoor était fatiguée. En plus, elle n'avait pas mangé aujourd'hui, pas assez d'appétit et l'esprit trop occupé à autre chose sans doute.

Elle était fatiguée de cet engin de torture qu'elle était forcée de chevaucher, des pensées qui la tenaillaient et de suivre sans avoir son mot à dire.

Mais elle se fit la réflexion d'être ingrate en pensant celà, car après tout c'était pour sa sécurité. Elle en remercia alors, sans mot dire, Eusaias et Rwan de l'accompagner.

Enfin descendue du cheval, elle décida de chercher un point d'eau pour se rafraîchir et se donner un brin de toilette. Celà ne pourrait que l'aider à se sentir mieux. Mais se tournant vers Rwan, qui semblait souffrir tout autant qu'elle de son postérieur, elle s'arrêta et se dirigea prestement vers lui.

"Rwan, suite à tout ce qui s'est passé ces derniers jours, je crois que nous avons des choses à régler. Vite. Car telle que tu me vois, je suis dans la plus grande des incertitudes et je ne supporte pas celà."

Voyant qu'Eusaias se dirigeait vers une taverne, elle jugea que c'était le bon moment.

Sans attendre sa réponse, elle tira Rwan par le bras vers un endroit moins fréquenté que le devant d'une taverne, afin de parler ouvertement.

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"T'inquiètes pas ma belle, je vais veiller sur toi."

Il n'avait pas changé, toujours aussi bon avec ses amis le Drasnien... Sylvie se leva tant bien que mal et monta dans sa chambre non sans avoir salué les personnes qui accompagnaient Eusaias.

Elle adressa un sourire chaleureux à Eusaias, puis son visage se referma de nouveau et elle monta lentement les marches vers sa chambrée. L'idée de prendre un bon bain lui fit plaisir, elle serait propre et un peu reviguorée pour le voyage du lendemain. Ils allaient se rendre à Laval, elle se dit qu'elle allait peut être croiser son frère d'arme Adanedel.

Voilà une petite heure que Sylvie était montée dans sa chambre. Le Drasnien guettait le tavernier de son oeil noir, meurtrier. Des cris et des rires commençaient à s'élever dans l'arrière salle. Quelques choses de familier, de déjà vécu. Eusaias se leva et alla passer la tête par le montant de la porte ouverte. Un sourire taquin apparut sur ses lèvres. Ardath, la petite vipère bourguignonne était ici. Un minois d'ange, petite silhouette fragile vêtue à la garçonne et une langue venimeuse, tel était la belle. Sa petite protégée était donc aussi à Fougère, dans un état hilare, sans doute dû à ce qu'on appelait alcool. Un tricorne tressautait de-ci de-là. Le tricorneux était aussi présent. Tamorain de nom, pirate d'esprit, le macaque allait et venait au fil du vent et des mauvais coups. Eusaias rentra sans plus tarder et vint prendre place à côté de ses deux amis dans ce repaire de mauvaises graines.

Jusoor, après le retour silencieux d'Eusaias près d'elle et Rwan, s'était renfoncée sur ce tabouret trop bien ciré, et repensa à son arrivée, quand elle s'était isolée avec Rwan pour lui parler.

Après avoir tiré Rwan par le bras à l'écart et s'être trouvée face à lui, Jusoor n'avait pas su par où commencer.
Elle avait balbutié, s'était reprise, avait balbutié à nouveau et senti le feu envahir ses joues, sous les yeux de Rwan.

Dans sa tête, elle avait maudit ses joues qui trouvaient toujours un moyen de la trahir, ce qui ne l'avait guère aidée à retrouver son calme.

Gênée de ne pas savoir trouver les mots, ni même les idées de ce qu'elle voulait vraiment lui dire, tant tout était confus dans son esprit, elle l'avait regardé, toujours aussi rouge et lui avait dit d'une voix mal assurée :

"Non, finalement ça peut attendre... euhhhhhhh... enfin... Ah tiens ! je ne vois plus Eusaias, nous devrions le rejoindre..."

Et elle était parti à toutes jambes en direction de la taverne, ne sachant plus où se mettre.

Jusoor, haussant les épaules, se fit la réflexion qu'elle aurait pu trouver mieux comme prétexte mais bon...

Messages : 4 Date d'inscription : 26/08/2008

Aprés le rapide aparté avec jusoor, rwan devait avouer qu'il n'avait plus les idées trés claires. Ils régleraient ça à un autre moment.
Pour l'instant, Eusaias était en train de parler avec de vieilles connaissances alors que la dame blessée était montée se reposer. Rwan se posait d'ailleurs quelques questions...
Haussant les épaules, il décida d'aller chercher un de ses paquets les plus précieux chargé sur son cheval. Pour cela au moins il devait convenir que le canasson était d'une aide des plus précieuses, car jamais il n'aurai pu porter un tonnelet de calva aussi volumineux seul.
Il revint dans la taverne sous l'oeil furieux du tavernier qui de toute évidence n'aimait pas qu'on préfére amener sa propre boisson plutot que boire la sienne. rwan vit passer dans ses yeux l'envie fugace de le mettre dehors avant que le bonhomme ne se souvienne que le foutriquet qui le défiait avec on tonneau était venu avec le messire au regard si meurtrier.
Le voyageur put donc s'installer tranquillement à la même table que jusoor, bien décidé à l'initier aux subtilités du calva ce soir. Eusaias était en train de s'amuser avec ses connaissances, il ne pourrait donc pas l'initier ce soir. En souriant, rwandralle emplit quelques verres des différentes cuvées contenues des les parties étanches de son fût magique.....

Messages : 15 Date d'inscription : 28/08/2008

Une lettre arrive de Montmirail à l'attention d'Eusaias. L'écriture est hâtive et très peu soignée:

Citation :: Eusaias,

Graves nouvelles de Sémur. Je crains le pire pour ma femme. Je pars pour la Bourgogne immédiatement.

Je suis désolé de ne pouvoir vous attendre, toi, Sylvie et les autres.

Snell

Fougère puis Laval, c'est ici que le Drasnien et sa petite troupe avait rendez-vous avec Snell et les autres. Une ombre glissa sur lui, levant la tête il reconnu le pigeon grassouillet du Borgne. Dépliant le message prélevé sur le piaf, Eusaias souriait déjà en pensant à l'ânerie que son ami devait lui envoyer, mais le masque de plomb prit place sur le faciès du Drasnien. Encore une terrible nouvelle, cette fois le borgne allait être le torturé. Un feuillet et deux tâches d'encre après le message reprit la route de Mayenne.

Citation :: Mon ami,

Je fais faire les paquetages sur-le-champs, nous te rejoignons le plus tôt possible. Saches que je reste à tes côtés pour surmonter toutes les épreuves de la vie.

Sois fort, pour elle, pour toi.

Eusaias.

Après avoir libéré le pigeon, le Drasnien se rua dans l'auberge Lavalloise, Sylvie et Rwan étaient présents au repas.

"Nous partons après le souper, tenez vous prêt. Un ami à besoin de moi. Avez-vous vu Jusoor ?"

Sylvie désigna sans trop comprendre les escaliers qui mènent aux chambres. Le "mauvais s'engouffra dedans, montant les marches deux à deux. Dans un fracas de tonnerre il fit irruption dans la chambre de la blonde Sémuroise, celle-ci, allongée sur son lit à moitié dénudée poussa un cri. Ne faisant fi de rien, Eusaias lui expliqua la situation et prit le chemin de sa chambre afin d'y faire son baluchon.

Jusoor n'était pas femme pour rien. Elle fut prise d'une violente colère après le départ d'Eusaias.
D'abord, voir ainsi son Maître, pénétrer avec fracas dans son antre, la fit bondir. De quel droit s'autorisait-il à bouleverser ainsi ce moment rien qu'à elle ?
Elle venait de se donner un brin de toilette et se sentait bien. Il avait tout gaché.

Parlons-en, tiens de ce brin de toilette : elle n'avait guère eu le temps de finir de s'habiller à son irruption dans sa chambre, et le voir si indifférent à ses charmes l'avait vexée. Etait-elle vraiment si repoussante ?

Enfin, elle n'aimait pas les contraintes, et encore moins les ordres. C'était surtout cela qui la révoltait. Elle n'était pas manipulable à souhait et n'obéissait pas aux exigences formulées aussi sèchement. Elle aimait son Maître de tout son coeur, innocemment, comme on aime un frère, mais elle ne permettrait jamais à un homme de lui dicter sa conduite.
De plus, elle avait d'autres projets. Sourire aux lèvres, elle pensa au Messire qu'elle devait rejoindre dans la soirée pour un de ses jeux.

Convaincue de son plein droit et rouge de colère, elle décida d'aller dire à Messire Eusaias sa façon de penser. Elle enfila vite fait de son chemisier et se dirigea à grandes enjambées jusqu'à sa chambre.
Au seuil de la chambre elle le vit affairé autour de son baluchon. Elle s'approcha et lui tapa sur l'épaule. Elle attendit qu'il se retourne, et croisa les bras sur sa poitrine :

"Dîtes-donc Messire, je n'apprécie guère de recevoir de tels ordres, qui plus est de façon aussi abrupte.
Vous le savez.
Expliquez-moi les choses gentiment et je vous suivrai sans mot dire mais ne me traitez pas comme une de ces gourgandines que vous n'avez que trop fréquentées et que je ne suis pas, si vous l'ignorez encore.
Apprenez également que j'ai des projets que je ne peux pas repousser. L'on serait trop déçu si je ne m'y présentais pas."

Sur ces mots, Jusoor le regarda fièrement, presque effrontément. Mais elle s'attendait tout de même à voir la main rapide de son Maître s'abattre sur sa joue déjà rougie par la colère.

Messages : 30 Date d'inscription : 24/08/2008 Localisation : sur les routes...

"Nous partons après le souper, tenez vous prêt. Un ami à besoin de moi. Avez-vous vu Jusoor ?"

Mais que se passait il? Qu'avait donc Eusaias pour être soudain si pressé?

Elle ne demandait pas mieux de reprendre la route aussi vite, Snell lui manquait et il fallait qu'elle lui parle, vite, elle savait qu'il devait lui parler lui aussi et elle ne présageait rien de bon... Mais plus que tout elle avait grand besoin de serrer sa fille dans ses bras et de se retrouver parmis ses amis...

Elle regarda Eusaias monter les marches quatre à quatre et attendit qu'il redescende avec Dame jusoor afin de savoir ce qu'il se passait.

Le Drasnien regardait la jeune femme bouillir. Ses yeux d'oiseau de proie scrutant les émotions sur le visage de Jusoor. Eusaias appréciait cette jeune femme au caractère si proche du siens. Tantôt bise légère, parfois tempête, la petite se révoltait au moindre inconvénient... son portrait craché. Mais l'heure n'était pas à la rhétorique, Snell avait sans doute besoin d'un ami, le "Mauvais" serait celui là. Il prit la parole une fois de plus de la manière la plus calme possible.

"Bien. Tu as fini de faire la mule ? Alors, file préparer tes affaires nous partons. Que tu le désires ou non ce soir tu seras sur ton cheval et nous prendrons la direction de Sémur. Pour ton rendez-vous, soit le coquin marche à nos côtés, soit tu te passeras de ses tendresses et pour ce qui est des femmes que j'ai croisées jusque là, nul mot sur elle tu as à dire."

Il plongea son regard onyx dans les yeux de la petite en attendant qu'elle s'exécute.

Alors qu'Eusaias lui demandait d'être raisonnable, Jusoor ne put réprimer un sourire.

Quoi ? Elle déraisonnable ? Mais c'est l'hôpital qui se moque de la charité !

Elle prit le parti de s'en amuser car elle était incapable de lui en vouloir longtemps. Elle avait bien trop d'affection pour lui. Toutefois elle était ce qu'elle était et il devait le savoir. Comme les autres.

Mais l'entendre lui dire de ne pas parler de ses expériences féminines passées réveilla en elle un soupçon de colère et réussit presque à effacer son sourire. Il prétendait encore avoir de l'ascendant sur elle.
Imperceptiblement elle serra les machoires sur cet ordre dissimulé.

Elle le regardait encore alors qu'il attendait qu'elle s'exécute. Après de longues minutes, elle décroisa les bras, mais gardait les yeux rivés dans ceux de l'homme.

"Je m'arrangerai pour mon rendez-vous de ce soir, mais sachez que je n'aime guère être dérangée dans mes plans Messire, et soit, je grimperai sur ce cheval si cela revêt une telle importance."

N'en pensant pas moins, elle décida d'obtempérer. Pour cette fois.

Elle tourna les talons pour regagner sa chambre et ranger ses effets mais au moment de passer la porte, elle ne put s'empêcher de taquiner encore un peu Eusaias. Elle fit volte-face, dévoilant ainsi un grand sourire et une lueur amusée dans le regard. Et sous ses yeux, lui tira la langue de la façon la plus impertinente qu'elle sache faire et claqua la porte derrière elle.

Messages : 4 Date d'inscription : 26/08/2008

La nuit commençait à tomber à présent. Ils avaient repris la route, quittant Laval au petit matin. D'abord heureux de bouger à nouveau, rwandralle se souvenait à présent pourquoi il détestait le cheval. Même si dormir aux côtés de sa bête pendant une semaine avait tissé des liens, il n'en restait pas loin que son postérieur était plus habitué aux chaises de tavernes qu'aux selles. Et la marche était plus dans son rayon. Il en était là dans ses pensées quand leur petite compagnie fit halte, le tirant de sa rêverie. Eusaias avait apparemment décidé de monter le camp ici pour la nuit. Ils mirent pied à terre tous les cinq, et commencérent à monter un campement de fortune.

Pas de feu avait dis le messire, et c'est donc enroulés au maximum dans leurs couvertures qu'ils se couchérent. Rwan pensait trouver rapidement le sommeil quand une ombre furtive s'installa à ses côtés, s'enroulant rapidement dans sa couverture. Un rayon de lune furtif lui dévoila une magnifique chevelure rousse et son coeur fit un bond dans sa poitrine. Il lui fit un grand sourire qui dut passer inaperçu dans les ténébres.

Il l'entendit claquer des dents, mais la savait trop têtue pour admettre qu'elle avait froid. Ne voulant pas la facher, il attendit qu'elle s'assoupisse légérement pour jeter sa couverture sur ses épaules. La respiration s'apaisa, et il reprit sa position allongé en écoutant religieusement cette divine musique à ses côtés

Jusoor qui n'aimait guère dormir seule avait souhaité rejoindre Rwan pour passer la nuit en sa compagnie.
Rwan. Ce serait la première fois qu'ils passeraient tant de temps ensembles, si proches l'un de l'autre.

Elle vint donc sans bruit près de lui, une fois que tous les autres étaient allongés et s'étendit à ses côtés. Elle avait crû voir flotter un sourire sur son visage mais se dit qu'elle avait rêvé, car il semblait endormi depuis quelques minutes déjà.

Friforifiée, elle s'enroula vite fait dans sa couverture pas bien épaisse et s'abandonna au sommeil, rassurée par la présence de Rwan à ses côtés. Sans doute quelques heures plus tard, une longue quinte de toux la réveilla, et elle tira la couverture sur sa bouche pour étouffer le bruit et ne pas réveiller les autres. Elle se redressa pour retrouver son souffle.

Voyant dans les rayons de la lune des bancs de brume se former autour d'elle, elle grelotta un peu plus encore. Elle pensa alors que cette fichue brume, cette humidité dans l'air, ne l'aiderait pas à guérir sa toux qui persistait depuis quelques jours déjà.
Une fois son souffle retrouvé, et sans même y penser, elle se rallongea tout naturellement près de Rwan, plus près que la première fois, se cacha dans ses bras, la tête caline contre sa poitrine et puisa de lui la chaleur qui lui permit de retrouver un sommeil tranquille.

En ouvrant les yeux, Jusoor constata que le soleil qui pointait son nez derrière les arbres faisait luire plus encore que la lune les goutelettes d'humidité qui entouraient le camp.
Eusaias, déja levé, n'avait pas été tres précautionneux quant au bruit qu'il engendrait. Etait-ce une de ses manoeuvres pour tirer sa troupe du sommeil, presque sans brusquerie ?
Elle sourit à cette pensée et chercha à se redresser afin d'aller le saluer.
Lentement et avec mille précautions, pour laisser à Rwan cette expression de sérénité flotter sur son visage, elle se dégagea de ses bras et souleva les couvertures. En se redressant, elle fut prise de violents étourdissements qui la contraignirent à se rallonger. Elle ferma les yeux et porta la main à son front comme si cela pouvait faire cesser ces vertiges.

Quand elle fut mieux elle eut tout loisir de remarquer qu'elle était encore morte de froid malgré les couvertures qui étaient censées l'en protéger.
Avec difficulté, et ayant jeté un regard mauvais aux couvertures qui la laissaient grelottante, elle réussit à se redresser et se lever, prenant appui de ses mains sur le sol. Debout, elle vacilla encore un peu mais marcha quand même afin de retrouver son équilibre.
Chancelante, elle s'approcha de son Maître, essayant de ne pas chûter afin qu'il ne voit pas son état de faiblesse. Arrivée face à lui, elle leva des yeux débordant d'affection et le regarda. Elle ne put réprimer un grand sourire qui trahissait sa joie d'être au nouveau près de lui.
Alors, pour répondre à ce simple besoin, elle tendit les bras et se nicha contre sa poitrine. Elle ouvrait la bouche pour lui dire combien elle était contente qu'ils aient retrouvés leur amitié lorsque une douleur vrilla ses poumons. Elle porta une main à sa poitrine, ce qui n'empêcha une quinte de toux douloureuse et inquiétante de déchirer le silence.

Vendôme était là. La ville aux mystères, ses hautes portes de bois toujours ouvertes. Un visage, où plutôt un ami, le seigneur Gaspard de Montmayeur, être accueillant et rusé. Il avait l'air d'attendre le Drasnien, celui ne chercha même pas à savoir comment le seigneur de Vendôme pouvait être au courant de sa venue. Une accolade plus loin la petite troupe qui avait mis pied-à-terre suivait le seigneur. Eusaias et Gaspard aimaient se retrouver pour parler chasse aux brigands et politique.

"Halte !"

Une petite troupe de soldats les encerclèrent. Peu à peu les lances se pointèrent sur le torse Drasnien.

" Eusaias de Drasnie, vous êtes icelieu et sur-le-champs, mis à l'arrêt et conduit aux geôles de Vendôme". Le soldat bomba le torse.

"Triple sot, entrave mon ami et je fends par le tronc". Gaspard, épée déjà à la main, était prêt à en découdre.

Le Drasnien peu convaincu de son arrêt, mais intrigué, posa une main sur le bras du seigneur de Montmayeur afin d'apaiser sa colère.

"Mon ami, garde un oeil sur mes compagnons, je vais suivre les soldats nous verrons bien ce qui m'est reproché."