[rp][Drasnie] Le jour où le mauvais s'excusa d'être encore là !

Messages : 33 Date d'inscription : 28/08/2008 Localisation : à sa recherche...

Intéressant... Tu as un garde du corps ?

Mélisse s'était penchée sur le côté pour s'adresser directement à celle qu'elle considérait comme sa rivale directe.

Reprenant sa position droite, face à l'inconnu aux airs encore ensommeillés, elle lui lança :

Passe ton chemin l'ami, je n'ai peut-être pas de contrat sur ta tête mais tu m'empêches de voir celle que je dois couper.

La mine sceptique elle ajouta :

En fait, à bien y réfléchir, je n'ai même pas de contrat sur Zhaïa.

Un grand sourire éclaira le visage de la tueuse :

Elle, c'est pour le plaisir que je vais lui régler son affaire. Et je te réglerai volontiers la tienne si d'aventure tu cherchais l'affrontement avec moi. Ah oui, termina-t-elle en lui adressant un signe du chef, je me nomme Mélisse de Drasnie, que tu saches au moins qui tu défies.

D'un mouvement rapide du bras, elle tapa dans la lance du cavalier pour l'envoyer plus loin et se dégager de la place. De son autre main, celle tenant sa dague, elle coupa les rênes de l'animal et, toujours aussi rapidement, elle le contourna et lui envoya un bon coup de pied dans la croupe, faisant partir le cheval, rendu incontrôlable, au galop dans la direction opposée.

A nous deux, garce !

Mélisse faisait de nouveau face à la belle de Stragen.

Messages : 59 Date d'inscription : 23/08/2008 Localisation : Âme errante...

… Un rictus de douleur déformait le visage d’Eusaias, plié en deux, la main sur son ventre. La Drasnie ressurgissait une fois de plus dans leur vie. Zhaïa reconnut sans peine le visage haineux de Mélisse. La tueuse avançait vers elle et ses intentions ne laissaient aucun doute. Elle venait se venger de son ancien amant en enlevant la vie à son épouse.

Les yeux de Zhaïa virèrent à l’orage. Ils ne prenaient cette teinte que sous le coup de fortes émotions. Son regard se porta sur Eusaias, sur la tueuse et ses acolytes. Mélisse ne lui laisserait pas le temps de voler au secours de son époux. Des larmes de douleur et de haine perlèrent à ses yeux, lui brouillant la vue un instant. Ce fut le moment que choisit Melisse pour passer à l'attaque.

Maîtrisant avec peine Libellule qui crachait et toussait Zhaïa se libéra de l’entrave de sa cape, dégaina son épée et sauta à terre. L'intervention providentielle de Sinople, lui avait donné le répit suffisant pour retrouver son sang froid.

Avançant de quelques pas en direction de la drasniène, la jeune douanière pointa nonchalamment son épée vers le sol, une lueur dangereuse dans le regard. Elle n’avait pas peur, pourtant elle aurait dû. L’ex-maîtresse de Stragen ne lui laisserait aucune chance et prendrait plaisir à la voir souffrir…

Depuis que Ae etait soldat, il avait pris l'habitude de faire quelque patrouille autour de semur mais cette fois çi, il entendit des voix pendantla patrouille, il s'avanca,se cacha derriere un arbre et vitplusieur personne dont il reconnut l'adjudant Zhaiaet Eusais, Ae s'avanca s'approcha doucement et se cacha derriere un autre arbre et s'avaca tous doucement sortant son epee de son fourreau.*
Quesqu'y se passe ici?
Ae en regardant bien tous les autres compris que les brigands jouaient encore quelques tours

[Lieu de l'embuscade]

Constance était impassible. Toujours interposée entre Eusaias et son agresseur, la jument fermement maintenue de profil pour protéger de toute sa longueur Eusaias, elle ne quittait pas La Gamberge des yeux, le voyant recharger lentement son arbalète, un rictus à la commissure des lèvres. Elle sentait derrière elle, la présence de son ami toujours à genoux. Elle entendait les sifflements de sa respiration difficile et pensait toujours à la même chose.

Le problème qui rongeait l'esprit de Constance à cet instant n'était pas d'être devenue bouclier. Pas non plus le fait qu'elle savait qu'elle n'aurait assurément pas le temps d'esquiver le deuxième coup lorsqu'il arriverait. Elle n'avait rien à perdre et vivait depuis des mois de la façon la plus hédoniste qui soit.

Son problème était bien plus simple. Elle_n'était_pas_armée. Ses armes... toutes jusqu'à la dernière, avaient été dardées le jour de la mort de son amie. Ce même jour où elle avait rompu son serment d'allégeance au Grand Duc, en quittant son pays. Ce même jour où elle ne voulait plus vivre et où elle rencontra Eusaias qui lui insufla tout ce dont elle était emplie aujourd'hui. La coincidence de ces évènements la touchèrent. Si on lui avait dit que de ces armes, elle aurait eu besoin pour protéger celui qui l'a sauvé ce jour là...

A cette pensée et pensant sa fin proche, elle lacha le cuir des rênes de la main du côté d'Eusaias et la laissa choir pour être plus proche de lui. Elle ne quittait pas des yeux l'arbalète, se préparant tout de même à tenter de sauter si il venait à tirer.

A ce moment, la monture de Zhaia se cabra et la cavalière tomba au sol. Le coeur de Constance se serra, Snell prit en grippe par la monstrueuse brute, il fallait faire un choix, c'était Eusaias ou son épouse. Il était blessé, peut-être allait-il mourir. Elle tourna la tête vers Eusaias pour s'excuser des yeux de l'abandonner mais se ravisa en entendant Sinople déambuler et se placer entre les 2 femmes. La femme vêtue de cuir se débarassa de lui avec une facilité déconcertante et latta la monture de Zhaïa qui parti au galop.
Le cheval de Jusoor livré à lui même depuis qu'elle avait posé pied au sol était jusque là sagement resté sur le lieu de l'embuscade. Mais en voyant celui de Zhaïa lui passer devant, il s'affola, secoua sa crinière et suivi celui de Zhaïa dans un fulgurant galop.

Constance suivait des yeux cette rapide scène et regarda de nouveau le tireur tout en pensant à Jusoor qu'elle avait vu monter agilement à un arbre.
*Elle est douée en forêt la petite...* Elle se souvint de l'une de leur... conversations (disputes) un soir en taverne où Jusoor avait fièrement sorti son stylet offert par Eusaias pour intimider Constance et bien lui montrer qu'il ne fallait pas la provoquer. Jusoor n'avait jamais tué, mais elle ne supportait tellement pas Constance qu'elle en était venu un soir à sous entendre que de la savoir morte la soulagerait.

Et ce stylet... était juste au dessus de sa tête. Constance maniait bien mieux l'épée, mais ce serait mieux que rien. Elle jeta un rapide oeil dans les arbres et vit Jusoor. Mais comment se faire comprendre de cette femme qui la détestait alors qu'un simple sifflement aurait suffit avec sa Mallorie. Impossible donc. Ne sachant plus que faire, elle regarda Eusaias, livide qui tentait de se relever et cherchait des yeux l'épée de l'homme. Elle ne pouvait pas l'atteindre, bien trop basse et rangée dans son fourreau.

Messages : 3 Date d'inscription : 16/01/2009

Encore tombé... Saleté de canasson ! Mais si encore il n'y avait que ça ! Son épée lui avait enfoncé une côte, il en était sur. En tombant il avait lâché la lance, tenu son bouclier pour s'amortir, mais avait oublié la lame de son père, et la fleur de lys ornant la garde était passé sous ses côtes et s'était enfoncée jusqu'à ce qu'un claquement sourd et étouffé se fasse entendre. depuis il était étendu par terre crispant ses côtes de douleur, amis ne pouvant pas non plus les contracter sans se faire mal, il subissait un cercle vicieux qui l'enfonçait dans la douleur.

Quand il réussit à stabiliser sa respiration, la douleur se calma, il entendit un léger trot, et avant d'avoir pu articuler un son, le chien lui bavait sur le visage, toujours aussi heureux le corniaud:

Fouinot ! Andouille ! Laisse moi ! va aider les autres ! Rha tu ne comprend pas saleté ! Pourquoi t'ai-je recueilli sinon pour que tu me sois utile !

Luttant contre la douleur, il étendit le bras et se saisit de sa lance, puis s'en servant comme d'un tuteur, il se redressa, se tenant toujours les côtes. L'alezan ? Au diable ce cheval ! Il reviendrait bien à la première famine ! Il lui fallait d'abord rejoindre les autres plutôt que de s'occuper des courir après un coureur ! Clopin clopant, Sinople se mit en route, pestant de ne pas avoir d'armure, ce qui lui aurait évité une blessure aussi bête.

Jusoor, toujours cachée derrière la plus grosse branche de l'arbre et le poing serré autour de son caillou surveillait le rat-nain. Il s'était approché le bougre... Mais pas encore assez. Ju serra les machoires.

"Evidemment une arbalète a plus de portée qu'un jet de caillou !", pensa-t'elle. Elle frémit de l'entendre rire et encore plus de voir nettement son faciès monstrueux.

Son regard fut appelé alors par les hénissements des chevaux qui prenaient la fuite et les duels qui faisaient rage un peu plus loin. Zhaia semblait en mauvaise posture, mais Ju ne doutait pas de sa vaillance et surtout, elle ne pouvait aider les deux. Elle vit alors l'endormi venir la protéger et, quelque peu rassurée, reposa un regard pointu sur le monstre.

Ce faisant, elle aperçut une forme massive se poster en bouclier devant lui. Elle revint à ce point, et, avec stupéfaction, vit que la Constance s'était placée, juchée sur son cheval, entre le monstre et Eusaias. Elle en avait oublié sa présence mais la remercia silencieusement d'avoir prêté main forte à son Maître. Quelle surprise c'était !

Mais elle pouvait comprendre cet attachement qu'elle même avait pour lui. Et au fond ? Que savait-elle vraiment d'elle ?

Ju refixa son attention sur le nain-rat.

Elle était bretonne lui avait dit Eusaias, elle avait guerroyé aussi... Comme dans un éclair, Ju stoppa ses réflexions là et se retint de pousser une exclamation ou de bouger.

Un caillou pouvait empêcher de tirer, voire blesser, mais pas éliminer la menace... tandis qu'un stylet bien manié...

*Mais il m'est plus précieux que mon bustier, va-t'elle me le rendre la fichue garce ?... Je n'ai d'autre choix... et que m'importe si je le perds, tant qu'il est sauf...*

Sur cette pensée, Ju se pencha légèrement en avant et regarda la brunette.

"Psiiiiiiiiiiiiit...." et au bout de quelques secondes sans réaction, elle reprit : "Psiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit" et vit enfin la femme lever rapidement les yeux vers elle...

Messages : 33 Date d'inscription : 28/08/2008 Localisation : à sa recherche...

La tentative de désarçonnage de Zhaïa par Mélisse s'était soldée par un échec, foutu cavalier sorti de nulle part. Heureusement qu'il avait les réflexes encore lent d'avoir dormi, elle avait pu s'en débarrasser avec facilité.

Tandis qu'elle se repositionnait face à la catin de Stragen, son oeil eut le temps de saisir le tableau d'un Platime qui se débrouillait comme il pouvait... Jouant de sa force brute tel l'abruti qu'il était. Le balafré, lui, maniait son épée à la façon d'un virtuose comme si elle était une prolongation de lui-même. Elle soupira d'exaspération : elle se voyait déjà obligée d'aller porter assistance à son comparse.

Durant ce laps de temps très court, Zhaïa avait gentiment posé le pied à terre, rendant la tâche plus aisée à la tueuse.

Parfait, voilà un combat qui sera singulier. J'admire ton courage.

La Drasnienne ne quittait pas des yeux la lame de son adversaire. Une épée... contre une dague... Mélisse sourit. Elle avait connu pire et s'en était toujours sorti.

Haussant la voix et jetant un bref coup d'oeil vers son ex-amant, à qui elle s'adressait :

Eh ! Stragen ! Tiens bon je t'en prie ! Reste en vie... au moins le temps de la voir mourir...

Le sourire de la blonde aux yeux de glace était éclatant, le jour tant attendu venait d'arriver. Stragen ne périrait pas de sa main mais elle aurait toute latitude de le faire souffrir comme elle avait souffert. La loi du talion allait s'appliquer au grand dam de certains. Tout le monde n'y trouverait pas son compte.

Reportant son attention sur celle pour qui elle était là, elle évalua la distance qui les séparait et jugea qu'elle n'aurait pas le temps de se baisser ni de se redresser avant que sa rivale n'ait fondu sur elle pour l'atteindre avec l'allonge de son arme. Dommage, le coup de la poussière avait pourtant bien fonctionné avec le cheval, il fallait trouver autre chose.

Mélisse avait gardé dans sa main les rênes tranchées quelques secondes auparavant et une étincelle dans les yeux plus tard, elles fendirent l'air tel un fouet. Dans un claquement sec, leur cuir vint cingler les cuisses de son assaillante.

Messages : 10 Date d'inscription : 09/09/2008

" Dégage ta croupe de là Cat** ! J'ai de vieux comptes à régler avec le chien que tu protèges ! "

La Gamberge se pencha un peu pour regarder Eusaias en train de se tordre de douleur.

" Comme d'habitude tu te caches sous les jupes des filles, tu n'es qu'un poltron de la pire espèce. "

Il se redressa et défia du regard la brunette sur sa trajectoire. D'un mouvement vif il ajusta le cou du canasson et pressa la détente. Un cri strident s'échappant de l'animal blessé retentit, puis le cheval s'écroula sur lui-même.

" Voilà peta*** ce qui va t'arriver si tu ne vires pas de là immédiatement. "

Il lâcha son arme et farfouilla dans sa besace. La poigne de son couteau de boucher apparut. Ressortant sa main armée du coutelas, il entama sa marche vers la mise à mort.

" Tu n'es qu'un faible, un pleutre.... elle va mourir et c'est ta faute ! "

Qui lui parlait, des larmes commençaient à se former dans ses yeux onyx. Non pas qu'il avait peur de périr, mais il était terrorisé au risque de perdre Zhaïa. Des noeuds se formaient dans son ventre et se mêlaient à la douleur de la blessure. Des images, des sensations et un amalgame de sentiments se bousculaient dans sa tête. Ses lèvres balbutiaient sans cesse des : " Zhaïa...zhaïa...zhaïa... zhaïa... "

" Tu as tout perdu le jour où tu as embrassé la foi ! "

Ses yeux cherchaient en tout sens une échappatoire pour ses amis dans ce combat engagé. Ses mains tremblaient comme feuille au vent. Le froid le mordait de plus en plus, son sang se déversait sur le sol. Il luttait contre le sommeil, contre la douleur.

" Tu as tout perdu le jour où tu as voulu la justice ! "

Cette voix dans sa tête le martelait. Des visages passaient devant son regard mourant. Des visages de vivants, des visages de morts, de cibles ou d'amis.

"Tu as tout perdu le jour où tu as cessé d'être moi ! "

Cette voix grave et pesante était la sienne, mais il ne prononçait pas ces mots. Des cris et des tintements d'épée se faisaient entendre de toute part. Allaient-ils tous mourir par sa faute ? Un spasme particulièrement violent le fit vomir au sol. Il avait entraîné ses amis, son amour dans un périple bien trop grand.

"Laisse-moi le contrôle et disparait de mon corps, ainsi ils vivront "

Des picotements remontaient le long de sa colonne vertébrale. Stragen était là, Stragen était lui. Cette personnalité qu'il avait tant eu de mal à refouler revenait à la charge. Stragen l'assassin, Stragen le faiseur de mort. Stragen réclamait sa liberté ! Constance s'écroula en même temps que l'animal abattu par Thomas.

"Je ne veux pas qu'ils meurent....."

Il pronoça ces mots, tels une formule magique, tels un sacrifice. Il étreignit sa blessure de sa main gauche

Les doigts de sa main droite se crispèrent sur la garde de "Victoria", un rictus mauvais défigurait à présent son visage. Un semblant de rire se fit entendre, une joie inexpliquée fit irruption. Il était désormais heureux, se sentant libre. La douleur il l'oubliait, il avait envie de sang, il voulait voir des morts. Sa tête pivota sur le côté, il regarda Mélisse, lui offrant son rictus. Puis son regard se reporta sur Thomas la Gamberge.

"Bâtard sans nom tu vas crever !"

Ses jambes tremblantes de fatigue cherchaient à soulever son corps brisé. Il se redressa de toute sa hauteur faisant fi de la douleur. Il sortit le noeud noir qu'il avait hérité d'Enyz et noua ses cheveux en une épaisse queue de cheval. Il retira sa broche de son col et s'en servit pour accrocher le pan de sa veste loin dans son dos. La douleur lui semblait que secondaire, un autre mal était en lui. Ses yeux fous lançaient des éclairs de fureur, il entendait sa colère gronder. Victoria décrivit un arc de cercle dans les airs, comme pour inviter Thomas au combat. Il devait vite regler le cas de cette langue de vipère afin de venir secourir son amour.

Messages : 59 Date d'inscription : 23/08/2008 Localisation : Âme errante...

... Sous la morsure du cuir, Zhaïa fit un bond en arrière. Elle porta la main terre et plissa les yeux. La drasniène la contemplait, l'air mauvais, un rictus haineux défigurant son visage.
Sortant de son mutisme, la jeune douanière se redressa.

"Nous voici donc face à face... Dommage que le torrent n'ait pas fait son office à Briançon..."

La toisant de toute sa hauteur, Zhaïa sourit un éclair dans son regard de cendres.

"Cela va me donner l'occasion de vous inliger une bonne correction... Une bonne fessée en somme !"

Le sourire de Zhaïa s'élargit en voyant Melisse écarquiller les yeux. Elle avait fait mouche. La jeune douanière oeuvrait pour la sécurité de la Bourgogne depuis des années. Elle possédait un grand sang froid et comme pour bien marquer sa différence et son mépris elle l'avait vouvoyée. L'insulte ne plairait guère à l'ex maîtresse d'Eusaias... L'air décontracté, souriant de plus belle, elle garda son épée pointée au sol, attendant l'attaque...

Constance ne pensait plus, elle était aux aguets de ce qu'allait faire de sa lâche arme, l'homme qui toisait toujours du regard Eusaias derrière elle.

"Psiiiiiiiiiiiiit...."

Elle entendit un sifflement et ne reconnu pas le piaf par le cri faiblard trop lointain.

"Psiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit"

Cela venait d'en haut et de bien plus près qu'elle n'eut cru. Elle leva rapidement les yeux et se rendit compte que Jusoor était l'oiseau et cachée dans le feuillage, agitait vivement son stylet.

*Je rêve...* eut-elle à peine le temps de penser...

ooOOooh !

Elle tira machinalement sur les rênes au moment de chuter, surprise par le comportement de sa jument qui s'écroula dans un henissement assourdissant, tandis que la lame de Jusoor lui tomba au même moment dessus et manqua de la défigurer.

Basculement de hanches presque instinctivement pour protéger ses jambes, un réflexe qu'elle s'étonna d'avoir gardé et elle s'écroula à terre entre son cheval et Eusaias, recevant le stylet sur l'épaule avant de tomber devant elle.

Elle attrappa le poignard, regarda le filet de sang sur son bras et releva la tête les yeux menaçants. Les grands yeux de la blonde trahissait le fait qu'elle n'avait pas fait exprès et Constance envisagea que malgré tout, la protégée d'Eusaias ne devait pas être si mauvaise qu'elle voulait le faire croire.

La pouliche devant elle ne bougeait plus, semble-t-il tuée par l'étrange homme qui n'en paraissait presque pas un.
Des brigands elle en avait vu une tripotée; des colonisateurs elle en avait stoppé des tas; des combats, elle en avait déjà trop connu pour son âge. Mais là, ces 3 individus avaient dans les yeux une lueur qu'elle ne connaissait pas. Le même regard, la même rage. Plus que des truants, ils paraissaient dénués d'âme, tels des machines à tuer.

Constance n'avait pas peur, elle savait se battre. Des guerres, elle n'en connaissait qu'une, celle de son duché cerné par tous les autres mais elle lui aurait donné sa vie, avant que celle de son amie ne soit prise.
De la Drasnie, elle ne connaissait que ce qu'Eusaias avait bien voulu lui conter lors d'une nuit d'ivresse et de confessions, pensant chacun ne jamais revoir l'autre. Mais même si elle se rendit compte à ce moment qu'ils n'étaient pas que de simples brigands de basse-cour, elle ne comptait pas s'agenouiller devant eux.

L'homme à l'arbalète s'approchait doucement. Les yeux de Constance parcoururent le d'habitude calme bois, rapidement devenu terrain de guérilla et vit Zhaïa, le regard toujours imperturbable face à la Mélisse. Snell toujours en selle face à Platime, les sabots de son cheval battant rageusement le sol au rythme des coups qu'ils se donnaient chacun. Puis elle se tourna vers Eusaias et se raidit en le voyant.

Eu.. Eusaias...?

Il n'était plus lui. Déjà debout, les cheveux attachés, il souriait puis se mit à rire. Un rire maléfique, un regard maléfique jusqu'à même une façon de se tenir maléfique.

Bâtard sans nom tu vas crever !!!

Elle ne reconnaissait plus son drasnien... ou plutôt comprit qu'il l'était redevenu.

Messages : 10 Date d'inscription : 09/09/2008

La Gamberge ouvrait de grands yeux. Le presque mort semblait plutôt ne plus avoir envie de mourir. L'épée de sa proie prédatrice zébrait désormais l'air. La tension était palpable, Stragen se tenait face à lui, son visage transpirant la colère.

D'un bon bien ajusté la Gamberge tenta d'assener un coup d'estoc sur son adversaire. "Autant ne pas lui laisser le temps de retrouver ses esprits" avait-il songé. Le Couteau déchira un bout du manteau, mais ne toucha pas là peau de Stragen, l'animal ayant esquivé l'assaut d'un bond sur le côté.

Il faisait passer le couteau d'une main à l'autre, déconcentrer l'adversaire était sans doute sa chance.

"Allez Stragen sois sympa une fois dans ta vie et laisse toi te faire faire refroidir. Tu sais c'est mieux ainsi pour tout le monde et peut-être qu'avec un peu de chance tu seras le seul à crever.... C'est tentant non ?"

En guise de réponse il dût parer deux assaut de "Victoria". Une goutte de sueur commençait à perler sur sa nuque et coula dans son dos. Il connaissait que trop bien "la maitresse de fer" de Stragen. Victoria, celle qui ne connait que la victoire, était une de ses épées de grandes qualités qui dans les mains d'un assassin devenait "légende".

Ses yeux tournaient en tout sens il fallait trouver un truc qui lui redonnerait l'avantage. Trois autres assauts mieux ajustés sortirent de sa réflexion. Par trois fois la lame mordit sa chair.

"Bordel tu fais chier Stragen, mais meurt à la fin ! Meurt sal***** ! "

Ils n'étaient plus dans la forêt de Sémur, mais en Drasnie dans une de ces ruelles sombres ou l'on pouvait perdre la vie pour un oui pour un non. Ils étaient il y a longtemps de ça, dans une de ces ruelles coupe-gorge.

Messages : 59 Date d'inscription : 23/08/2008 Localisation : Âme errante...

Le temps semblait s’être arrêté, figeant un instant la scène du combat. L’ennemi ne comptait que trois assaillants, à pied qui plus est. Mais, l’ennemi était puissant, une machine de guerre impitoyable. La cruauté et le vice pour La Gamberge, la force à l’état brut et la bêtise réunies chez l’ignoble Platime, la haine et la jalousie pour Mélisse, maîtresse éconduite.

Mélisse… Elle était le maillon faible, le talon d’Achille. La haine est parfois si proche de l’amour. Elle n’avait pu supporter que Stragen la quitte, non par orgueil comme elle aimait à le faire croire, mais bel et bien parce qu’elle aimait le drasnien, plus que sa propre vie, qu’elle aurait donnée pour lui.

Depuis qu’il l’avait quittée, elle portait cette douleur en elle, et le savoir amoureux d’une autre lui arrachait le cœur, comme une seconde trahison. Elle tuerait l’objet de son amour, cette petite oie blanche de douanière…

Zhaïa pouvait lire tout cela au fond des yeux de la tueuse, qui venait de se rendre compte que l’oie n’était peut-être pas si blanche que cela…

La Drasnie, cette coure des miracles itinérante commençait cruellement à manquer au Mauvais. Ces rues sombres où il fallait faucher des vies à chaque croisement. Ces duels sans règle qui finissaient toujours par la mort d'un des belligérants. Ces montées d'adrénaline à chaque fois qu'on mettait le nez dehors. Son maitre, un génie du combat, une des lames les plus fines du royaume lui manquait aussi. Le "vieux" aurait déjà eu raison des trois assassins.

"Hum..."

Il ajusta trois coups sans porter garde aux injures de la Gamberge. Deux fois l'avant bras droit ainsi que la cuisse furent touchés.

" Pas si mal pour un ramolli ! " avait-il pensé.

Il se remit en garde basse pour ouvrir sa défense, il aimait tellement provoquer l'assaut de son adversaire pour riposter par des mouvements éclairs et dévastateurs. Il marqua une courte pause, un rire remonta.

" Hahaha... Je suis ravi de te revoir Thomas, dommage qu'il faille que tu meurs aussi tôt. Puis entre nous à quoi ça te servirait que je sois mort, vu que toi tu l'es déjà ! "

Thomas n'avait pas bougé d'un poil, il n'était pas homme à tomber dans les pièges. Eusaias rompit son calme d'un geste précis et vif. La botte se voulait imparable et Thomas l'apprit à ses dépends. Le poignet du Mauvais finissait à peine son mouvement circulaire que Victoria pénétrait la gorge de la Gamberge. Ce coup il le devait à son maitre, cet artiste de la mort. Sa main libre cramponna l'épaule de Thomas pour assurer une meilleure prise sur l'avancée de la lame. La garde de Victoria caressa la pomme d'Adan du "feu" La gamberge.

" Dommage.... j'avais gardé cette attaque pour toi Mélisse ! "

Victoria dirigée par le sadisme de Mauvais sortait en tournant afin d'agrandir la plaie déjà béante. Les yeux d'oiseau de proie se posèrent sur le fragment de trait qui sortait de son ventre.

" Bordel il va falloir qu'on en finisse vite sinon je crois que je vais vraiment canner. "

Il porta son attention sur Snell et Platime, celui que son autre appelait son frère semblait plutôt doué. Une idée de duel avec lui fleurit dans sa tête tourmentée provoquant alors une sensation frôlant l'indécence. Qu'il était bon de se retrouver, Stragen semblait heureux, son oeil intrigué scruta l'autre combat. Mélisse défiait une jeune femme aux cheveux blanc, une décharge parcourue son dos.

" ZHAIA ! SAUVE-TOI ! "

La douleur du carreau lui arracha un autre cri. Sa tête le martelait, il lâcha Victoria et serra son crâne qui menaçait d'exploser. La voix revenait à la charge, le menaçait, lui chuchotait de tous les tuer, lui proposait son aide.

" Nooooooonnn ! "

Messages : 33 Date d'inscription : 28/08/2008 Localisation : à sa recherche...

Une fessée ? Il n'y a pas à dire, tu ne manques pas de toupet mais je vais te rabattre ton caquet et ta langue ne te servira bientôt plus à rien.

Mélisse quant à elle était prête à recevoir comme il le fallait cette catin sans nom qui lui avait volé Stragen. Sa jambe droite vint se fléchir en arrière, sa jambe gauche tendue vers l'avant. Le bras droit dont la main ceignait sa nouvelle dague formait un arc de cercle au dessus de sa chevelure dorée, tandis que de sa main libre, bras gauche tendu, elle faisait signe à celle qui avait su conquérir son ex amant là où elle même avait échoué, d'approcher si elle l'osait.

Les yeux de Mélisse, au vert si glacial, lançaient désormais des éclairs. Le sang-froid de Zhaïa l'énervait mais elle n'était pas une néophyte : hors de question de se laisser décontenancer.

Je t'attends, donneuse de leçons, viens donc me mettre cette déculottée dont tu me parles.

Messages : 59 Date d'inscription : 23/08/2008 Localisation : Âme errante...

La jeune femme ne quittait pas Mélisse des yeux, refusant de se laisser distraire par les cris d'Eusaias. Par deux fois il lui avait hurlé de fuir. Vaine supplique... Il savait que son épouse ne fléchirait pas. L'Adjudant de la garnison de saint Martin du lac n'avait jamais failli à son devoir... Comment pouvait-il oser espérer qu'elle s'enfuie lâchement ? Qu'elle les abandonne là ! Qu'elle l'abandonne lui ! Elle donnerait sa vie pour lui, sans l'ombre d'une hésitation...

Malgré sa blessure sérieuse à l'abdomen Eusaias avait trouvé la ressource nécessaire pour éliminer la Gamberge. Sans soins, il n'en réchapperait pas. Peut-être même était il déjà trop tard... Des larmes de rage et d'impuissance lui brouillèrent de nouveau la vue. Constance et Jussor s'étaient porté à son secours. Il n'y avait rien d'autre qu'elle pouvait faire, sinon en finir avec la harpie, au plus vite...

Le piège de Zhaïa avait bien failli fonctionner, mais Mélisse ne lui avait pas sauté à la gorge comme elle l'espérait. En provoquant la drasniène, elle augmentait sa rage et son envie de la tuer. La jeune douanière n'avait eu de cesse de traquer les brigands de tout poil mais aujourd'hui, elle affrontait son plus dangereux adversaire. L'avantage de son épée ne serait pas de trop face à la tueuse professionnelle. Jambes fléchies, elle leva son épée et fouetta l'air d'un coup sec, comme pour la narguer.
Abandonnant le vouvoiement, elle décida d'enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie.

Tu sais, Stragen comme tu l'appelles, a connu bien des femmes depuis toi. T'es-tu jamais demandée pourquoi il t'avait quittée ?

Nouveau coup de fouet.

Et pourquoi m'a t-il choisie ? Te rends-tu bien compte de nos différences ?

Zhaïa avance d'un pas, à porté d'épée. Mélisse ne bouge pas, prête à bondir. Nouveau coup de fouet mais cette fois, la jeune femme lance vivement sa lame en direction du bras armé de Mélisse...

Messages : 33 Date d'inscription : 28/08/2008 Localisation : à sa recherche...

Tu sais, Stragen comme tu l'appelles, a connu bien des femmes depuis toi. T'es-tu jamais demandée pourquoi il t'avait quittée ?

Crispement de mâchoires, ne pas céder à la colère, ne pas tomber dans le piège tendu, faire celle qui n'a pas entendu, changer de sujet.

Je l'appelle du nom que sa mère lui a donné. C'est toi qui es dans le faux ma jolie. D'ailleurs l'anecdote mérite de t'être narrée, histoire que tu ne meures pas idiote.

Mélisse sourit : à son tour d'enfoncer le clou.

Eusaias, c'était le nom du mentor de Stragen, qui fut comme un père pour lui, à tel point qu'il lui a tout enseigné de ses bottes secrètes et du maniement des armes. Victoria est un de ses cadeaux à ton époux. Je parle au passé car ce brave vieux Eusaias est passé de vie à trépas de la main même de celui qu'il aurait pu appeler "fils".

En face d'elle, la poule de son ex amant agitait son épée, d'un air menaçant. Derrière elle, Eusaias était redevenu lui même : le coupe-jarrets qu'elle avait toujours connu, sauf que la rage décuplait son envie irrépressible de tuer les membres de la Drasnie, une envie dont la Gamberge venait de faire les frais. Si Mélisse en avait eu le temps, elle aurait remercié l'ex Drasnien d'avoir tuer ce rat de Thomas, qui s'était moqué de la trempe que Stragen lui avait infligée à elle, son ancienne maîtresse. Elle avait combattu le ténébreux, avait certes perdu mais en était ressortie vivante au moins.

Tu devrais écouter les conseils de Stragen - car je suis désolée de te l'apprendre mais ton Eusaias laisse de nouveau parler sa vraie nature. Et les différences entre toi et moi, qui comptaient encore avant que Thomas ne le plante, viennent désormais de disparaître. Un Drasnien revient toujours à la Drasnie. Stragen va vite retrouver ses marques et sa véritable famille. Tu n'es déjà presque plus de son monde !

A peine achevait-elle sa phrase que Zhaïa passait à l'attaque, dirigeant son épée vers le bras armé de Mélisse. Cette dernière étant la souplesse même, se baissa pour esquiver le coup et vint griffer de sa lame la cuisse de son adversaire, déchirant braies et peau sur son passage. Le sang vint fleurir sur la dague de la tueuse. Se redressant tout en effectuant un tour sur elle-même, elle en profita pour chasser de son pied gauche les jambes de Zhaïa, afin de la faire tomber au sol.

Messages : 15 Date d'inscription : 28/08/2008

En changer de cible, Platime se laissa alors plus ouvert à une attaque et Snell en profita. Il visa le coeur, mais la pointe de sa lame toucha trop haut, s'enfonçant profondément dans l'épaule du géant.

Le coup de hachoir tomba quand même et le pauvre cheval se cabra dans un dernier vain effort pour éviter la mort. Le Borgne du rapidement songer à ne pas tomber avec sa monture au risque de rester coincer sous elle. Il se laissa donc aller vers l'arrière, lâchant sa lame prise dans l'épaule de son adversaire. Il voulut atterrir avec une culbute pour amortir le choc, mais il se cogna tout de même la tête au sol.

Le cheval s'écrasa à côté de lui avec un ultime hennissement, mort.

Snell savait qu'il était vulnérable et devait reprendre rapidement ses esprit, mais la terre ne semblait pas vouloir cesser de tourner.

Ils chevauchaient à vive allure, poussant leurs montures au delà de leurs forces, au delà du bon sens, au delà du raisonnable mais quand il en va de la vie de vos amis... la raison n'a plus sa place, encore moins quand le danger vient de la Drasnie.

Leurs chevaux commençaient à trembler sous l'effort quand ils croisèrent un alezan, sans destrier et sans rènes aucunes.
Morgane regarda Marcko et ses lèvres, dans un murmure, articulèrent : "on approche".

Elle avait la gorge sèche, probablement autant que cette pauvre Echalote.

Tout à coup, ils quittèrent le champ qu'ils traversaient à bâtons rompus pour retrouver enfin le sentier. Devant eux, un homme se tenait près d'un chien qu'il houspillait :

Fouinot ! Andouille ! Laisse moi ! va aider les autres ! Rha tu ne comprends pas saleté ! Pourquoi t'ai-je recueilli sinon pour que tu me sois utile !

Le doute n'était plus permis, leurs sens ne les avaient point trahis : ils étaient sur le bon chemin et Eusaias avait assurément des ennuis.
La gorge toujours aussi sèche, elle articula à l'attention de son époux : "préparons nous et profitons de l'effet de surprise".
Assurant sa prise d'une main sur les rènes d'Echalote, elle sortit Demeter de son fourreau et donna un dernier coup de talon dans les flancs de sa jument pour lui faire une dernière fois hausser l'allure, si telle demande pouvait encore être entendue.

Ils déboulèrent sur le champ de "bataille" comme un cheveu arriverait à la surface d'un potage. Ne sachant où regarder pour savoir qui avait besoin de secours en premier, les yeux de Morgane allait de droite et de gauche, effarés :

- Zhaïa se battait en duel avec... Morgane déglutit... Avec Mélisse ! N'était-elle pas censée être morte ??
- Un peu plus loin, la jeune briançonnaise reconnut Eusa... Non, ce n'était plus Eusaias mais bel et bien Stragen qui refaisait surface. Le visage haineux, le ventre en sang, une folie meurtière dans les yeux, il abattit sa colère dans la gorge de Thomas. Morgane frissonna de dégoût et de satisfaction à la fois, de voir trépasser celui qui avait menacé de lui prendre son enfant.
- Au plus proche d'eux, un homme borgne, qu'elle reconnut comme étant un fidèle ami d'Eusaias, pour l'avoir vu aux noces de ce dernier se battait avec Platime. La brute épaisse de la Drasnie avait une épée plantée dans l'épaule et avait malgré tout réussi à abattre le cheval de Snell d'un coup de hachoir. Ce dernier s'était laissé tomber au sol pour ne pas être écrasé par sa monture mais semblait pourtant inconscient, alors que le dragon jurassien, telle une force de la nature, avançait sur lui, menaçant.

Sans plus guère réfléchir, les mâchoires serrées, le visage déterminé, n'écoutant que son courage, la haine et la colère qu'elle éprouvait pour ce porc de Platime, qui avait tenté d'abuser d'elle, elle lui lança :

Eh le gros ! N'est-ce pas plutôt moi ton "contrat" ?

Elle espérait détourner suffisamment longtemps l'attention de Platime afin de laisser à Snell toute latitude pour reprendre ses esprits et revenir au combat car une chose était bien sûre et certaine : elle ne ferait pas le poids contre le tueur implacable et aguerri qu'était son ennemi.

Messages : 3 Date d'inscription : 16/01/2009

L'heure était à la lutte et à la causette semblait-il par là bas... Là bas oui, mais où ? Il avait suivit la direction dans laquelle des cavaliers étaient passés, se dirigeant semblait-il vers le combat. Sa tête lui tournait encore et son épaule lui faisait mal en plus de ses côtes, il s'en rendait compte maintenant. La chute avait été plus rude qu'il le pensait et de plus sa lance buttait dans les racines et les inégalités du terrain, son déséquilibre à chaque accrochage était amplifié par son étourdissement toujours léger. Le chien s'était calmé, il avait sentit lui, le sang qui était plus loin, mais que le maitre ne pouvait sentir, faute de patate à la place de la truffe. Toujours bringuebalant, Sinople retrouva le champ de bataille, alors que l'affrontement progressait. Son regard embrassa la scène et il put constater qu'un homme était mort, deux autres blessés, si ce n'était trois, il ne voyait pas bien, sa vue était brouillée et il y avait encore des arbres qui lui barrait la vue sur le reste, il cherchait les femmes du regard.

Tout se passait très vite, Constance s'était relevée et observait sans comprendre les gestes et le faciès d'Eusais qui s'était en un instant changé, elle se demandait s'il était toujours lui même, emprunt de haine pour ces redoutables adversaires ou si réellement il avait perdu tout sens des réalités et se mouvait dans ce monde qu'il appelait la Drasnie. Elle serra le poignard de Jusoor entre ses petits poings et l'instant d'après le vit enfoncer la lame de son épée dans la gorge de Thomas.
Elle regardait la plaie béante s'ouvrir sous le mouvement de poignée du drasnien réveillé et le sang qui s'en échappa lui rappela des combats qu'elle tentait d'effacer de sa mémoire.

Eusaias devenu plus blanc qu'un linge lâcha son épée. Il se battait à présent contre lui-même. La pointe dans son ventre laissait, elle aussi, couler beaucoup de sang sur ses vêtements mais ce n'était pas cette douleur qu'il avait l'air de sentir.

Maître !

La voix de sa protégée se fit entendre. Constance leva la tête et vit la blonde se pencher toujours plus, comme attirée par son mentor. Le visage de Jusoor passa de la frayeur à l'inquétude. Une main posée au mauvais endroit et la jeune insoumise tomba tête la première entre Constance et le canasson mort. Constance eut à peine le temps de lâcher le poignard et tendre ses bras qui ne purent qu'amortir la chute de son antagoniste. Sous son poids elle tomba à genoux près d'elle et lui releva doucement la tête. Jusoor était assomée mais réouvrit vite les yeux, parcourant immédiatement du regard le décor comme si elle espérait à un cauchemar.

Constance fit s'assoir celle qui ne la supportait pas depuis son arrivée. Elle se retourna, toujours à genoux et récupéra le stylet. Elle passa sa main dans sa blonde chevelure puis lâcha :

Ce stylet t'appartient je crois. Elle sourit pour la rassurer.
Merci pour ton geste... quoiqu'un peu maladroit, il me va droit au coeur. Mais garde le donc, c'est ta seule protection.

Elle lui mit entre les mains l'instrument, posa un pied à terre et se releva sans quitter ses yeux encore sous le choc de la chute.

Occupe-toi de ton maître ! Tu sauras mieux faire que moi...

En disant ces mots elle se retourna vers le mi-homme, mi-drasnien et la dépouille de Thomas. L'épée d'Eusaias gisait au sol à quelques pas de lui. Elle hésita à la prendre mais avait confiance en la force de son ami et était certaine qu'elle lui servirait encore.
Elle s'approcha de Thomas et le dévisagea. Elle fit le tour de sa tête et ramassa le couteau qui quelques secondes avant menaçait Eusaias.
Le visage du mort avait perdu son rictus, il était laid, les yeux entrouverts, un teint macabre. Constance pensa que cet homme là était mort depuis déjà bien longtemps.

Des galops se firent entendre et deux cavaliers arrivèrent sur les lieux, ou plutôt un homme et une femme dont les regards laissaient comprendre qu'ils allaient vite se mêler à la rixe. Mais qui étaient-ils ? Qui venaient-ils aider ? Constance eut à peine le temps de se poser la question qu'elle entendit la voix de la femme provoquer le molosse qui venait de désarçonner Snell.

Elle regarda une dernière fois le drasnien et se rendit compte qu'il était toujours emprunt à un mal dont elle ignorait tout.

Eusaias reprend toi !! cria-t-elle, et sur ces mots, accouru vers Zhaïa.

A nous deux mes dames ! lança-t-elle en regardant la tueuse déguisée en catin tout en empoignant l'avant bras de Zhaïa pour l'aider à se relever.

Constance sentait revenir en elle une envie de frapper, sensation agréable comme une fringale qu'on va calmer.

[En pensées, quelque part dans un ailleurs]

Non...
Nooon...
Noooooon !!!
Tu avais promis Eusaias !
Tu avais dit : "plus jamais"
Plus jamais tu ne devais prendre la vie
Plus jamais par la colère et la haine.
J'ai essayé, tu sais...
De tout mon coeur, de toute mon âme.
J'ai essayé de te faire perdre certaines mauvaises habitudes.
Je me suis pensée plus forte qu'elles, plus forte que ton passé.
Je me suis fourvoyée...
Je pensais que Zhaïa saurait continuer mon oeuvre.
Je pensais que par amour pour elle tu resterais celui que tu es devenu...
Je ne puis en tolérer plus...
Je suis désolée.
Je ne puis...
Je ne puis...
Je ne puis..

[lieu de l'embuscade]

Eusaias reprends toi !!

La brise qui s'était promenée, il fut un temps, dans les allées de l'Eglise Nostre Dame de Sémur, lors d'un événement joyeux et d'un échange de voeux se fit bise glaciale, en cet hiver particulièrement froid. Elle vint cingler le visage du sémurois comme une gifle au moment même où une voix féminine le rappelait à l'ordre.
Le vent se glissa dans la sombre et longue chevelure...

Aux pieds de l'homme, le noeud d'Enyz tomba, dénoué.

Par Eusaias seul, il pouvait être porté.

De Stragen il avait été enlevé.

Messages : 10 Date d'inscription : 29/08/2008

Le terrible hachoir fendait la bise, une cible les jarrets du cheval. Il devait faire trébucher le Borgne afin de lui ôter sa chienne de vie. Une erreur fut commise, une sanction lui fut portée. La pointe s'enfonça loin dans son épaule.

"AAAAARRGGGgghhh !"

Platime lance un dernier assaut sur le canasson qui hennît sous le bruit mat que produit la rencontre du hachoir et de son poitrail. Le géant recula et reprit son souffle et retira l'épée qu'il envoya au loin. Son adversaire était maintenant au sol et malgré la blessure à son épaule le Dragon Jurassien savait qu'il était en position de force.

" Bon maintenant saloperie tu vas rejoindre ton copain cheval. "

Il raffermit sa prise sur la poigne de son arme, l'idée de fracasser le crâne du blond le satisfaisait pleinement.

Eh le gros ! N'est-ce pas plutôt moi ton "contrat" ?

Il arrêta sa marche vers la victoire. Il lança un regard de biais sur la drôlesse qui le provoquait. Dark était là, cette truie lui devait bien des choses. Il se détourna de l'homme au sol pour mieux la voir.

" Penses-tu que j'ai oublié que tu me dois quelques douceurs ? Mais je vais finir l'autre raclure avant, ensuite je vais te rendre docile et piller ta chair ! Tu me supplieras de t'achever après ça."

Il passa sa langue sur ses lèvres crasseuses.

Le sang lui battait les tempes, son coeur semblait pris de palpitations : Platime venait de la repérer comme elle l'escomptait mais ne semblait pas décidé à faire demi-tour pour venir en sa direction. Pourtant elle avait espéré qu'il reporterait toute son attention sur elle, laissant à Snell le temps de reprendre connaissance et de venir lui porter aide et assistance.

" Penses-tu que j'ai oublié que tu me dois quelques douceurs ? Mais je vais finir l'autre raclure avant, ensuite je vais te rendre docile et piller ta chair ! Tu me supplieras de t'achever après ça."

Mff, là ça devenait critique : le simple fait que ce gros lard se régalait déjà à l'idée de venir la souiller la débectait au plus haut point. Hélàs, elle ne pouvait faillir alors elle lui tint tête :

Toujours aussi couard.... espèce de... euh... espèce d'immondice puant !

Oups, pléonasme... pensa-t-elle... pas grave, cette raclure valait au moins ça. Elle redressa fièrement le buste et le défia du regard.

Tu préfères t'en prendre à un homme à terre plutôt qu'à moi... Te ferais-je donc si peur ?

Son ennemi émit un grognement mais reporta son attention sur Snell ; alors, elle enfonça le clou :

Ou serait-ce le souvenir d'un stylet vissé dans les chairs de ta cuisse qui te fait ainsi reculer ?

Là, elle avait marqué un point : le visage de Platime venait de se couvrir d'un rictus méprisant. Il cracha au sol.
Elle avait fait mouche et elle le savait bien. Elle baissa légèrement la tête, plissa les yeux, déterminée à lui montrer qu'elle ne plaisantait pas, bien que la petite voix dans sa tête lui annonçât qu'elle venait définitivement de sombrer dans la folie.
Elle, Morgane de Maussac-Thézan, petit bout de femme de 5.28 pieds et lourde d'à peine plus de 112 livres, avait décidé de provoquer la pire des brutes épaisses qu'elle connaissait.
Oui, elle venait de se porter candidate pour un internement longue durée, si jamais elle survivait.

Messages : 59 Date d'inscription : 23/08/2008 Localisation : Âme errante...

… Mélisse avait dominé l’envie de lui sauter à la gorge et réussi à contrer son attaque. Surprise, Zhaïa chuta lourdement sur son séant, la cuisse en sang. Instinctivement elle porta la main à sa blessure. La plaie était superficielle. Serrant les dents, elle accepta avec reconnaissance la main tendue de Constance pour se relever.

Elle aurait pu dire à Constance que c’était une affaire entre elle et Mélisse, lui demander qu’elle n’intervienne pas… Mais elle était trop heureuse de la diversion et de son aide inattendue. Elles ne seraient pas trop de deux face à la drasniène…

Eusaias se battait contre ses vieux démons. Il avait tué de nouveau. Il n’avait guère le choix de toutes façons, et il avait enlevé la vie à la Gamberge avec plaisir… Peu importe, il était encore debout. Il fallait en finir, vite.

Zhaïa recula d’un pas et commença à se déplacer pour désorienter Mélisse. Elle pouvait sentir le sang couler le long de sa cuisse. Ses braies déchirées collaient douloureusement à la plaie. Elle bondit, son épée fendant l’air atteignit cette fois sa cible, à l’épaule. La lame lacéra le cuir de la veste, meurtrissant la chair…

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