[RP][Drasnie]La vie te sied mal, la mort t'ira peut-être mieux...

Il avait hésité, elle avait dégluti avec difficulté : par peur de le voir défaillir, par peur de le voir renoncer, alors que son propre esprit à elle s'était déjà préparé à la douleur.
Puis il s'était approché, sa main libre tremblant encore alors qu'elle se saisissait délicatement de son bras. De l'autre, il approcha l'arme, elle ferma les yeux un instant pour emprisonner les larmes qui lui montaient inexorablement aux yeux.

Pourquoi ? Pourquoi nous faire cela ? murmura-t-elle à voix très basse à l'attention de Thomas.

Etait-ce là le prix de leur vie ? Leur vie à eux trois, car de celle de Morgane dépendait aussi la vie de l'enfant à naître.
La lame au métal froid s'enfonça alors dans son bras, et étrangement, elle ne ressentit pas de suite la douleur. C'était comme si son esprit s'était dissocié de son corps. Elle revint à la réalité quand le bras de son époux retomba le long de son corps, lame vers le sol, la vie de Morgane s'égouttant le long du couteau sur le plancher de leur salon.

Ouvrant les yeux, elle croisa le regard vide de Marcko, elle cligna doucement des yeux, comme un remerciement d'avoir obtempéré sans rechigner ; lui s'accrochait à elle pour trouver la force de terminer sa "mission" : emballer l'arme du crime encore chaude de sa poigne et du sang de sa femme dans le linge blanc, avec la mèche de cheveux, une lourde boucle noir d'ébène, qu'il avait prélevée en premier lieu. Alors elle pâlit, les nerfs de son corps transmettant enfin le message de douleur à son cerveau. Elle ramena son bras tout contre elle dans un gémissement. Les larmes auparavant courageusement retenues roulaient désormais sur ses joues plus diaphanes que jamais : l'on eut dit que sa peau était soudainement devenue transparente.

Le sang coulait relativement abondamment, tout comme la Gamberge l'avait souhaité. Marcko avait été un bon petit soldat, Morgane une victime complaisante, allait-il tenir parole ou leur heure venait-elle de sonner ? Lasse de tant de pensées qui l'assaillaient, la jeune Briançonnaise manqua s'écrouler au pied de son fauteuil et se retint de justesse au bras, y prenant appui comme d'une canne.

Messages : 10 Date d'inscription : 09/09/2008

La souffrance, le sentiment de culpabilité sont des ingrédients de la recette miracle. Thomas se nourrissait de ce spectacle, se délectait de leur souffrance aussi bien physique que moral. Un petit rire d'enfant s'échappa de la gorge du Drasnien et une réaction au niveau de son bas-ventre se fit présente. Le spectacle étant encore plus excitant depuis que Thomas avait remarqué le ventre arrondi de Dark.

"Quel enflure tu fais mon petit, tu as lacéré le bras de ta drôlesse. Allez écarte toi et tiens toi tranquille sinon j'embroche la grosse et ton rejeton."

Il sourit à l'homme furieux, mais obéissant. Qui refuserait d'obéir quand une arbalète est pointé sur son amour. La Gamberge se dirigea près de Dark, il ramassa d'abord ses affaires puis plaça une de ses mains froides et rugueuses sur le ventre de sa victime. Il caressa légèrement l'arrondi en souriant au père du futur enfant.

"Je ne te félicite pas catin ! Depuis quand les gagneuses de ton espèce se laissent engrosser par leur client ?"

Puis d'un geste vif il fit rentrer avec force sa main dans les braies de la petite.

"Tu mériterais que j'arrache de ma main cet immondice qui te servira d'enfant. Mais je suis bon et généreux, alors tu l'appelleras Thomas pour me faire plaisir. On est bien d'accord ?"

Cette cruauté, cette perversité... et le voilà, ce malfaisant, qui désormais caressait de sa main le ventre de sa compagne.

C'en était trop ! D'une rage colérique, Marcko fulminait.

L'époux, qui serait père, était passé par bien des états ce jour. Jalousie, peur, dégoût, colère. Puis l'envie de meurtre. L'envie de voir rouge, de l'évicérer à la main, de l'étripper ! Celui là qui plongeait sa main vers la précieuse intimité de son épouse.

Espèce de fumier !

Espèce de rat moisi !

Pustule je vais t'écorcher vivant ! Raclure je vais te refaire la

Morgane pleurait à chaudes larmes maintenant : la main froide de Thomas sur son ventre sonnait à ses yeux comme une condamnation de son enfant. Quand il plongea sa main vers sa féminité, qui donnerait bientôt vie, elle ferma les yeux et se tortilla pour lui échapper.

Elle n'avait pas la force de lui cracher sa rage au visage et quand Marcko s'en chargea, son sang se glaça dans ses veines : c'était la première fois qu'elle l'entendait injurier une personne, quand bien même cette dernière fut détestable. Alors elle lui coupa la parole de toute la force de ses cordes vocales :

Marcko !!

L'être aimé stoppé net dans sa phrase la regarda, comme frappé de stupeur. De sa main droite pleine du sang qui s'échappait de la blessure qu'elle tentait de maintenir bords rapprochés, elle se saisit de l'avant bras de Thomas et le força à sortir la main de là où il l'avait glissée. Le Drasnien fut surpris de la force que Morgane avait développée à force de manier hache, marteau et enclûme.

Le regard toujours plongé dans les yeux de son époux, elle lui dit :

Ne tombe pas aussi bas que lui Marcko, je t'en prie, tu vaux mieux que ça. Ces mots n'ont rien à faire dans ta bouche. Ils ont bien plus leur place dans la mienne.

Cependant, les joues brouillées de larmes, le visage grimaçant de douleur, du dégoût d'avoir senti le contact de Thomas contre sa peau, et de rage, elle se contenta de marmonner à l'attention de leur tortionnaire :

JE ne suis pas une gagneuse, je ne l'ai jamais été. J'ai passé mon temps à me sauver de chez Mirtaï. JE n'ai pas été engrossée, je porte la progéniture de celui à qui j'ai donné non seulement mon coeur mais aussi mon corps et mon âme.

Reprenant son souffle entre deux gémissements de douleur, elle continua sur le même ton, sans élever la voix, égale à elle-même pour ne pas se laisser emporter par l'hystérie :

Ne t'en déplaise Thomas, tous les hommes ne sont pas aussi laids et répugnants que toi, incapable que tu es de trouver une femme qui voudrait de toi sans être payée !

Un léger sourire de satisaction apparut sur ses lèvres bleuies : elle espérait avoir un minimum fait mouche. Puis elle en termina :

NOUS n'appelerons jamais notre enfant Thomas, en souvenir de toi, car tu peux au moins te vanter d'une chose : être notre pire cauchemar. NOUS avons déjà choisi les prénoms et le tien n'en fait et n'en fera jamais partie, tiens le toi pour dit. Tu as eu ce que tu voulais. Au nom de ce service que tu devais à Bourdot, vas-t-en !

Morgane s'était mise à avancer, titubant sous l'effort et l'énergie que chaque pied devant l'autre lui réclamait alors qu'elle était affaiblie. Affaiblie mais néanmoins déterminée, elle marchait sur la Gamberge, le faisant reculer d'un pas chaque fois qu'elle en faisait un.

VAS-T-EN ! SORS DE CHEZ MOI ! TU N'ES PAS LE BIENVENU !

Sur ce cri qui venait quand même de lui échapper alors qu'elle avait tout fait pour le retenir, elle s'écroula pour de bon à genoux, la main droite à plat sur le tapis de leur salon, un tapis désormais tâché de sang qu'il leur faudrait changer.

Messages : 10 Date d'inscription : 09/09/2008

Le Drasnien fut surpris de la réaction de l'époux qui semblait pourtant calme, il fut d'autant plus surpris de la réaction de Dark, elle osait lui tenir tête, pire encore elle avançait sur lui. C'est à quelques pas de la porte qu'elle s'écroula. Il aurait bien profité de la situation pour les faire crever tous les deux, mais une promesse est une promesse et il avait fait celle d'épargner Dark.

"Allez sois heureuse je te laisse en paix. Marcko tu devrais aider ta femme, cette truie est en train de se vider de son sang. Je me retire, mais je reviendrai chercher "Thomas" ne vous inquiétez pas, je l'aimerai comme un fils."

Le Drasnien quitta la demeure en camouflant son arbalète sous mantel. Tout en s'enfonçant dans les ruelles il réfléchissait à la suite des événements. Il se devait motiver les troupes drasniènes et il avait sa petite idée sur la question. Huis bandieten serait le lieu parfait pour cela. Il glissa sa main non armée dans la poche de son mantel et en sorti un Florin Néerlandais.

Eusaias arrivait enfin en ville, le visage calme. Il aperçut d'abord Zhaïa le regarder étrangement, puis l'houspiller tel un enfant avant de venir fondre dans ses bras. La belle douanière avait dû avoir une peur bleue après le départ du Drasnien, mais pour l'heure tout était réglé. Il caressa tendrement le dos de la jeune qui avait le visage encore enfouis dans son cou, le gamin qui devait le filer était là aussi. Le drasnien braqua ses yeux d'oiseau de proie sur lui un moment puis reposa son regard redevenu plus doux sur le visage de Zhaïa.

"On rentre en Bourgogne ma belle.... ça va aller maintenant."

C'est alors que le "morveux" débita un tas mots sans constructions qui parlaient : de femme, de pantalon mouillé et d'un visiteur chez les De Maussac-Thézan. De Maussac-Thézan c'était le nom de Dark et l'individu, après description de Zhaïa, ne pouvait être que le roi des salopards : Thomas la Gamberge. Ni une ni deux Victoria fut tirée à nouveau de son sommeil et le drasnien suivit de Zhaïa et suivant le Freluquet se dirigea vers la demeure qui devait être pour l'heure témoin des pires horreurs qu'un homme puisse faire endurer. Un noeud dans la gorge se forma en franchissant d'un bond la porte restée ouverte.

Crie si je te fais bien trop mal, recommandait Marcko à son épouse.

Thomas et ses tourments venaient enfin de quitter leurs murs, et Marcko de se jeter auprès de sa bienaimée,tout juste écroulée à genoux.

Le plus adroitement qu'il le pouvait, l'époux essayait de dégager le tissu du vêtement féminin qui avait glissé de l'épaule pour venir se coller sur la plaie. Cette blessure qu'il avait lui même commise. Le sang, son âme, qui s'en écoulait, lui rendait la tâche aisée. A son regret...

Dis-moi Morgane, dis-moi comment arrêter tout ça ?

Il pouvait avoir êté le plus grand homme du Duché, il n'en savait mieux faire tarir une blessure.

Soudain Marcko se retourna : quelqu'un venait de bondir chez eux. La journée ne leur laisserait donc aucun répit ? Face à lui se retrouvait à nouveau cet homme bizarre, rencontré en taverne. Ce 'Stragen', lieutenant d'on ne sait plus qui dans la drasnie. Celui qui ramenait toujours son aimée dans cette maison de prostitution, dans cette autre vie qu'elle lui a contée.

Marcko en était las. A son idée, une personne qu'on leur avait encore envoyé pour leur faire connaître le malheur.

De colère et le vague à l'âme, Marcko le prit à partie. Que voulez-vous donc à votre tour vous ? Que voulez-vous nous prendre ? Que sera-ce donc cette fois ?

Morgane serrait les dents, tandis que son époux lui dégageait doucement la plaie qui saignait abondamment. Il l'avait aidée à se relever après que Thomas fut parti, et l'avait aidée à s'asseoir dans son fauteuil à bascules.

Je ne sais pas comment soigner cette blessure Marcko... je n'en sais rien... fichtrement rien...

Elle avait une petite voix, fatiguée d'avoir criée, fatiguée d'avoir perdu et de perdre encore tout ce sang. Elle jeta un regard à la plaie : son époux n'y était pas allé de main morte, comme Thomas l'avait voulu mais elle ne lui en voulait pas, il les avait tous sauvés et Aristote Seul savait combien il devait être difficile pour une personne de blesser l'être aimé de sa propre main.

Elle allait d'ailleurs saisir entre les siennes cette main salvatrice de douleur quand quelqu'un pénétra à nouveau leur demeure. Ce lieu qui leur était jusqu'alors sacré était devenu pire qu'un moulin. Marcko avait bondi rapidement, allant au devant de l'homme qu'elle ne pouvait apercevoir de son fauteuil.

Elle entendit son époux interpeller la personne et tendit l'oreille, le coeur battant de peur pour la vie de son aimé.

Messages : 59 Date d'inscription : 23/08/2008 Localisation : Âme errante...

... Partagée entre la colère et le soulagement de retrouver Eusaias sain et sauf, Zhaïa se rua à la suite du Drasnien. Ils tombèrent nez à nez avec l'époux de Dark. Bien que désarmé, les yeux hagards, l'homme était prêt à défendre chèrement sa vie et celle de sa tendre, mutilée par sa main.

Morgane était faible et respirait difficilement. Lorsqu'elle aperçut Stragen et son amie aux cheveux blancs, elle eut un hoquet :

Ainsi donc la Gamberge a dit vrai ? Tu es venu pour achever son travail ?

Baissant les armes, Zhaïa répondit d'une voix soudain calme et posée, à la place du Drasnien :

Non Ma dame. Nous ne vous voulons aucun mal. Nous sommes venus pour vous aider...

Avisant la plaie dégoulinante de la jeune femme,

...Et visiblement nous arrivons trop tard ! Permettez moi de regarder à votre blessure...

La jeune douanière rangea son épée dans son fourreau et s'avança vers Morgane. Elle était blème. marcko fit un pas vers elle puis se ravisa et la laissa passer.

Zhaïa s'agenouilla près de la blessée. Elle lui parlait doucement, chuchotant presque, dégageant la plaie des lambeaux de sa chemise.

La blessure est profonde et vous avez perdu beaucoup de sang. Je ne peux rien faire sans mes remèdes. On ne peut pas vous transporter. Avez vous un cheval ? Il faut aller chercher ma besace à l'auberge.

Avisant le gamin qui était resté sur le pas de porte, elle lui ordonna d'un ton sans appel.

J'espère que tu sais monter à cheval ! Tu vas aller droit à l'auberge, et au triple galop, chercher mon sac.

Les yeux de la douanière avaient de nouveau viré à l'orage.

Et vole pour revenir, que je ne te change en crapaud !!!

Puis s'adressant à marcko,

Donnez lui votre cheval !

Eusaias, mets de l'eau à chauffer et cherche des linges propres. tout ce que tu trouveras...

Morgane semblait bien blessée. Ses yeux ne pouvaient se détacher de la blessure de la jeune femme, ancienne bourgmestre de son village, qu'il avait maintes et maintes fois croisée au marché. Elle y faisait souvent ses courses, ramenant sous son bras panier de victuailles qu'elle cuisinait probablement divinement bien. Du moins c'était ce qu'il pensait chaque fois qu'il passait devant la maisonnée des De Maussac-Thézan. Il était triste pour elle. Elle avait toujours eu la peau pâle mais cette fois, on voyait que la mort était à son oeuvre et un frisson lui parcourut le corps.

C'est alors que la dame aux cheveux blancs le prit à partie :

J'espère que tu sais monter à cheval ! Tu vas aller droit à l'auberge, et au triple galop, chercher mon sac.

Je... euh... je...

Et vole pour revenir, que je ne te change en crapaud !!!

Le ton ne souffrait visiblement aucune excuse et il marmonna dans la moustache qu'il n'avait pas encore car il était trop jeune :

j'savais bien qu'vous étiez une sorcière et sans vouloir vous vexer, j'connais des raccourcis qui m'f'ront aller bien plus vite qu'sur un canasson en plein village..

Sans plus attendre, il se mit en route, traversant la place San Marcko vers la Grande Chicaneuse, petite ruelle de type coupe-gorges mais qu'il empruntait bien souvent pourtant.

Pénétrant dans l'Auberge Municipale, et utilisant la clef de la chambre que la sorcière lui avait glissée dans la main, il repéra la besace et l'emporta rapidement. Sans même prendre la peine de refermer à double tour derrière lui, il fonça à travers la salle principale du rez de chaussée sous l'oeil éberlué de l'aubergiste qui se demandait quoi :

C'est pour une urgence, cria l'enfant en claquant derrière lui la porte d'entrée de l'établissement[/b].

[i]Il avait disparu aussi vite que le vent, courant à bout de souffle vers le chemin des Niouks, n'hésitant pas à bousculer les gens sur son passage.

Complètement essouflé, il pénétra de nouveau au 6/7 de la rue :

J'vole pas, du moins pas au sens qu'vous voulez parler, mais j'cours très vite alors vot' canasson j'vous l'ai laissé, M'sire Marcko... T'nez dame Sorcière, la v'là vot' besace avec tous vos r'mèdes. Pis surtout m'dites pas merci, j'l'ai pas fait parce que j'avais peur d'vous, j'me suis dépêché pour dame Morgane.

Joignant le geste à la parole, il déposa le précieux sac sur la table du salon, près du fauteuil où la jeune Briançonnaise semblait sur le point de défaillir et perdre connaissance.

Eusaias fulminait, la Drasnie avait eu Dark. Aussi étrange que cela pouvait sembler, Thomas avait poignardé la jeune femme. Eusaias avait perdu du temps dans un pour-parler sans queue ni tête avec Mélisse et Platime laissant Dark sans surveillance. Elle était là, blanche et la vue brouillée en train d'haleter. Son mari, un homme au visage bon était désemparé, blessé moralement... Il le comprenait sincèrement.

Eusaias plaça Victoria au fourreau et s'exécuta à l'ordre que Zhaïa venait de lui donner. Sa belle s'était penchée sur la blessure et commençait à diagnostiquer. Si quelqu'un pouvait soigner Dark ça ne pouvait être que Zhaïa.

Sans se bruler "l'oiseau de proie" rapprocha le marmiton d'eau du foyer de la cheminée après avoir mis quelques linges dedans. Il devait faire bouillir le tout afin d'enlever ses insectes néfastes qu'on appelait microbe. Portant de temps à autre un oeil attentif sur ce qu'il se passait autour de Dark, le drasnien lui aussi bouillonnait, mais de colère.

La Drasnie avait vraiment le don de s'inviter sans prévenir et quand on s'y attendrait le moins : Stragen, qu'elle croyait déjà en route pour sa Bourgogne, fit son apparition, accompagné de celle que Morgane jaugea comme étant sa compagne. Alors Morgane douta de plus en plus de la bonne foi du prétendu ex drasnien. Il l'avait certes mise en garde contre Platime et Thomas mais n'avait rien fait de plus pour lui venir en aide et même si elle avait réussi à planter Platime, Thomas avait pris intégralement possession des lieux tandis que Stragen était Aristote Seul savait où.

Finalement, il sembla s'avérer que non : Stragen était bel et bien là pour lui venir en aide. Déjà sa compagne examinait le bras de Morgane. Le flots de ses paroles faites de murmures berçaient la jeune femme qui ne résista plus à l'envie de fermer les yeux. Sa vue se brouillait, de larmes ou de douleur ? Allez savoir... Il était juste si bon de fermer les yeux, de se laisser sombrer, ne plus lutter pour garder toute sa lucidité, durant quelques instants... Juste quelques instants.

Elle soupira de lassitude et réussit tout de même à chuchoter à l'attention de Stragen pendant qu'il faisait bouillir les linges :

J'ai perdu ton stylet... je suis désolée...

Les yeux de l'oiseau de proie étaient fixement accrochés au remous de l'eau. Une fois portée à ébullition le drasnien décrocha le marmiton, de son stylet il en sorti le linge bouilli. Il rejoignit Zhaïa qui tentait d'arrêter l'hémorragie. Eusaias déposa les linges dans une coupelle et plaça le marmiton assez loin pour que personne ne se brûle.

J'ai perdu ton stylet... je suis désolée...

Un sourire naquit sur son visage. Il plaça une de ses pattes sur le visage de Dark et lui tapota les joues pour qu'elle garde l'oeil ouvert.

"Ce n'est rien ma belle, je t'en referai faire un, mais tu dois me promettre de rester éveillée pendant que Zhaïa te soigne. Je reste avec toi jusqu'à ce que tu ailles mieux, ensuite j'irai faire la peau de ce fumier de Thomas."

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